Un atelier qui décrypte le succès ou l'échec des réseaux sociaux d'entreprise
Chaque communicateur professionnel le sait : lancer un réseau social d’entreprise est toujours une prise de risque. Nul ne peut ignorer la convergence des études : toutes montrent que 50 à 70% des projets échouent à atteindre leur objectif et font trop souvent l’effet d’un pétard mouillé. Et malgré cela, les fournisseurs de solutions nos promettent encore et toujours des lendemains qui chantent. Mais finalement, qu’est-ce que c’est un réseau social d’entreprise qui réussit ?
A cette question, Katja Werbrouck, consultante au sein de la société Moodfactory, une société de consultance qu’elle a nouvellement créée a apporté des réponses claires et pertinentes. Le 10 mai, nous étions une vingtaine de communicateurs à nous être réunis à l‘espace de coworking d’Evere, Transforma. Sur base de la récente étude d’Evolve au Pays-Bas, du cadre théorique proposé par Diane Loth dans son mémoire consacré aux RSE et primé en décembre 2015 comme meilleur mémoire de communication interne en France par nos collègues de l’AFCI mais aussi et surtout par les interviews de communicateurs issus de Randstad, De Lijn, AG Insurance, Les Mutualités Libres, Proximus, Carrefour, l’UZ Brussel, … Katja s’est attaché à nous montrer quels sont les facteurs de réussite dans l’installation d’un RSE.
En réalité, ce n’est pas de RSE qu’il faut parler mais bien plus de l’organisation des interactions digitales entre collaborateurs, que ce soit au niveau des relations inter-individus, au sein de communautés ou au niveau corporate. Et la formatrice de démontrer, au fil de l’atelier, que ces échanges sont le miroir exact des échanges dans le monde réel et que la faiblesse ou la réussite de ceux-ci expliquent l’échec ou la réussite de leurs équivalents dans le monde virtuel. C’est une idée fondamentale car c’est elle qui est une des clefs du dispositif, celle qui met fin à illusion qu’un RSE peut fonctionner alors que dans l’organisation, les échanges sont pauvres et empreints de craintes. Par contre, et c’est là que l’on voit intervenir le concept chez Diane Loth, c’est qu’une organisation qui a atteint un haut niveau de maturité organisationnelle est aussi celle qui verra fleurir un RSE réussi.
Pour ce qui concerne les outils, nous apprendrons au cours de l’atelier que c’est la solution Yammer qui semble rencontrer le maximum de suffrages, suivie de SharePoint, Google +, de solutions développées en interne, de FB, What’s App et Slack. Nous prendrons connaissance avec le site http://referentiel.lecko.fr qui présente un aperçu de l’ensemble des solutions disponibles sur le marché et leurs fonctionnalités respectives. Et de nous annoncer aussi le lancement, prévu pour septembre 2016, de la solution FB Enterprise.
Sans objectifs, la création d’un réseau social interne n’a aucun sens
Comme pour toutes les initiatives de communication, Il est difficile de parler de succès ou d’échec quand on ne s’est pas fixé d’objectif.
En voici les principaux.
Une argumentation solide pour tous les points délicats
Katja Werbrouck développera aussi pour nous une solide argumentation en termes de valeur ajoutée pour les collaborateurs, pour la communication interne mais aussi un argumentaire décisif pour contrer les réticences et résistances des managers.
Ainsi, quand on s’interroge sur la valeur ajoutée d’un RSE pour les collaborateurs, on peut énumérer :
- Plus de fierté
- Image plus actuelle, plus moderne
- Sentiment de transparence
- Entreprise accessible
- Sentiment d’appartenance
- Davantage de participation
- Sentiment de contrôle
- Reconnaissance
- Rapidité des réponses grâce au réseau
- Davantage de collaboration, encouragement du mode de travail transversal
Quelle valeur pour la communication interne ?
- Plus d’histoires positives dans l’entreprise
- Moins de canaux de communication et moins de mails
- Plus de responsabilité de communication et d’information chez le collaborateur
- Antennes pour l’entreprise : opportunité d’intervenir sur les frustrations
- La culture d’entreprise est plus tangible
- Créer du contenu « searchable »
Aucun aspect de l’installation d’un dispositif de RSE ne sera éludé, du contrôle des conversations au plan d’adoption en passant par l’évaluation et les ressources nécessaires.
L’atelier se terminera par un ensemble de conseils pour tous ceux qui seraient tentés par l’aventure
- S’assurer du mandat du management pour se lancer
- Choisir une solution intégrée
- Créer le besoin par les nouveaux modes de travail ou lier le lancement du RSE à un projet stratégique
- Les communautés online sont le reflet des communautés offline. Les identifier !
- Démarrer le projet avec des gens qui en ont envie, quitte à le faire à une petite échelle au début
- Résoudre les problèmes fonctionnels (accès internet, mobilité, …)
- Impliquez le business pour que ce ne soit pas perçu comme seulement un projet de la communication interne’
- Eviter l’anonymat d’où peu de contrôle nécessaire
- Privilégier la disponibilité sur tous les supports (multi-device solution)