Que faire si mon CEO n'a que 10 contacts sur LinkedIn?
Voici le genre de questions qui a émergé lors de l'Atelier ABCi du 14 juin 2016. Intitulé "Employés, pyromanes et pompiers", cet Atelier avait pour thème le rôle que peuvent, ou non, jouer les employés sur les réseaux sociaux pour porter la réputation de leur organisation.
Car un tiers des employés parlent de leur travail sur les réseaux sociaux. Les en empêcher n’est pas réaliste. Il faut les sensibiliser pour canaliser cette lame de fond au bénéfice de la « marque employeur ».
Cet article revient TRES SUBJECTIVEMENT sur 6 questions, conseils, remarques ou témoignages entendus lors de la présentation.
1/ Votre entreprise est-elle sur Glassdoor ?
Animateur de l’atelier, Vincent Pittard, co-fondateur de l'agence REPUTATION 365, a d’emblée secoué les participants en montrant quelques fiches « Glassdoor » d’entreprises représentées autour de la table.
Créé en 2008 aux Etats-Unis, ce « TripAdvisor de l’emploi » recueille les avis des salariés sur la façon dont ils ont été recrutés et les salaires dans leurs entreprises. Une version belge a été lancée récemment. De nombreuses entreprises belges y sont déjà « fichées ».
La plupart du temps, ces profils d’entreprises sont « non revendiqués ». Cela signifie que personne, au sein de l’entreprise en question, n’est au courant de ce qui s’y dit.
Un conseil : allez faire un tour sur ce site et revendiquez en le profil, vous serez noté comme « employeur impliqué ». Et surtout, vous pourrez prendre la température via les avis déposés.
2/ Qui peut être « ambassadeur digital » d’une entreprise ?
Pas nécessairement des cadres ni des dirigeants, mais des personnes déjà actives naturellement sur les réseaux sociaux, et qui ont envie de participer à la mise en place d'une stratégie digitale dans leur entreprise. L’intitulé de leur carte de visite n’est pas important ! Mais il faut surtout que cela se fasse sur base volontaire, rien ne doit être forcé.
Un exemple donné par une participante à l’atelier : après un appel à candidature lancé en janvier 2016 dans l’entreprise (350 personnes), un groupe d’une trentaine de volontaires a été constitué. Réunion « kick off » en février, avec un contenu informatif partant d’exemples réels déjà existants. On y a montré des « posts » effectués par certains membres du groupe, en pointant les bonnes pratiques. Chacun a pu voir, concrètement, ce qu’on attendait de lui. Ce groupe est régulièrement mobilisé pour relayer l’une ou l’autre action de l’entreprise. Et ça marche !
3/ Et si ma direction ne s’implique pas ?
C’est réellement problématique. Le comité de direction a un rôle moteur et c’est un des éléments clés qui va déterminer le succès ou l’échec. D’autant plus que mettre en place une stratégie digitale va nécessiter des ressources internes et externes, qu’il faudra pouvoir libérer.
Mais si cela ne « passe vraiment pas » ? Le brainstorming d’Atelier a évoqué plusieurs pistes, comme par exemple avancer à petit pas sur un projet dédié, un peu périphérique au core business.
4/ Que faire si mon CEO n’a que 10 contacts sur LinkedIn ?
Une situation très fréquente, mais qui rend peu crédible un éventuel virage numérique pris par l’entreprise. Même si le mot d’ordre est de ne jamais forcer, il est peut-être utile de prévoir une petite formation, voire de passer par l’assistant du CEO pour optimiser le profil et le nombre de relations. Des conseils très concrets (style : voilà ce que vous pouvez faire en 5 minutes par jour sur LinkedIn) peuvent aider au démarrage. La plupart du temps, les CEO embraient et comprennent alors l’intérêt.
5/ Que faire d’un employé qui poste sans cesse, mais souvent à tort et à travers ?
Pas toujours facile de « canaliser » la spontanéité. Il ne faut ni briser ni contraindre. Une idée : proposer un « atelier numérique » de temps à autre, pour donner les clés des bons usages numériques et pouvoir échanger entre collègues.
Peu de personnes mesurent bien, par exemple, les paramètres de confidentialité de leur compte Facebook. Ils croient parler à quelques amis, et sont très étonnés de découvrir que la réalité est toute autre.
6/ Ne faut-il pas réécrire le règlement d’ordre intérieur ?
La tentation est forte de mettre noir sur blanc ce qu’on peut faire ou ne pas faire avec les réseaux sociaux. Mais un tel document, s’il peut protéger l’entreprise d’un point de vue juridique, est peu lu et pas du tout intégré. Lors de l’Atelier, on a évoqué un guide de bonnes pratiques plutôt qu’un guide d’interdiction. Idéalement, il faut accompagner les employés, leur montrer des cas concrets, adaptés à leurs responsabilités et à leurs connaissances.
Une conclusion ?
Le "virage numérique" d'une entreprise est un vrai changement de taille, qui engendre, comme tout changement, des peurs et des freins... Chaque entreprise doit aborder la question selon sa propre culture et sa personnalité. Pas de copier-coller en la matière !
Voir les slides présentées par Vincent Pittard > Uniquement pour les membres de l’ABCi, sur l'Espace Membre (mot de passe oublié ? envoyez un mail à info@abci.org)
Voir le compte-rendu de l'Atelier publié sur LinkedIn.
(Copyright photo Daniel Picard)