Journaliste et communicateur d'entreprise : quelles relations?
Dans de nombreuses organisations, souvent de petite taille, le communicateur interne est aussi le porte-parole. Dans ce cadre, il est amené à entretenir des contacts avec les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle. Il est ainsi confronté à la problématique de la protection des sources : que dire officiellement ou informellement, quand le dire, à qui le dire, comment le dire…?
Dans leurs Carnets de Déontologie, le Conseil de Déontologie et l'Association des Journalistes Professionnels (AJP) abordent notamment la question des journalistes et de leurs sources.
Il est intéressant pour nous, communicateurs d'entreprise, de prendre connaissance et-ou de relire ces Bonnes Pratiques. Elles nous guident dans nos relations avec les journalistes. Car nous sommes souvent une "source" pour les journalistes !
Position de l’AJP
Pour l’AJP, le secret des sources est préservé :
- devant les autorités publiques : c’est une obligation déontologique et un droit consacré par le législateur (la loi du 7 avril 2005) ;
- devant les responsables hiérarchiques : le journaliste ne peut être obligé de révéler ses sources à son rédacteur en chef, mais il doit pouvoir lui confirmer qu’il a des sources fiables ;
- de manière générale : le journaliste avisé met en lieu sûr les documents et tout élément susceptibles de trahir une source ».
L'AJP ajoute que cet anonymat peut être nuancé. On peut taire l'identité d'une source, mais pas sa fonction (ex : « nous explique un responsable»), ou utiliser un nom d'emprunt en avertissant le lecteur.
Le « off the record »
Dans certaines circonstances, le communicateur d’entreprise est amené à livrer des informations de manière informelle en précisant qu’elles ne peuvent être communiquées littéralement. Elles ont surtout pour but de favoriser la coordination entre le journaliste et le communicateur. Elles reposent aussi sur la confiance mutuelle. Dans ce cas, on parle d’information « off the record ».
A cet égard, l’AJP distingue plusieurs types de « off the record » que le communicateur peut demander d’appliquer :
- « vous ne diffusez absolument pas »
- « vous pouvez diffuser si une autre source confirme »
- « vous pouvez diffuser certains éléments précis »
- « vous pouvez diffuser en modifiant certaines choses »
- « vous pouvez diffuser en respectant l’anonymat de la source »
Envie d'en savoir plus ?
La publication aborde d'autres questions particulières telles que : l'accréditation, l'invitation, l'embargo, l'exclusivité, les fuites, l'image... C'est un excellent rafraîchissement déontologique que nous vous conseillons.
D'autre part, n'oubliez pas que les communicateurs internes disposent eux aussi de leur Code de Déontologie.
Ce Code est le résultat d'une démarche de co-construction entre communicateurs. N'hésitez pas à aller le relire !